Adulation morbide...(Pv vieux débris =P)

.:.[Après le sujet aux ruelles avec Cassandra]..:.

Tourments quand tu nous tiens...
Lorsqu'on est tourmenté, on ne pense à rien à d'autre que le sujet de notre préoccupation. C'était bien le cas de cette jeune chef. Tourmentée et ailleurs. Ses yeux clairs étaient ternis d'une ombre bien visible, qui à elle seule parlait à sa place. Hélèna n'était pas du genre à se confier en règle générale, bien que des exceptions s'appliquaient envers quelques vampires qu'elle jugeait digne de confiance. Mais aujourd'hui, elle n'avait aucune envie de parler. Juste s'évader. Ce qu'elle fit. Cette nuit là, le manoir se vit fantôme d'une certaine présence. Elle savait que ce n'était pas sérieux, surtout pas pour une personne de son rang, mais ce ne serait pas long.

Bravant le froid nocturne sans sourciller, puisque voilà des siècles qu'elle ne faisait plus la différence entre le froid et le chaud, Hélèna marchait d'un pas lent, sans but quelconque. Ses mains étaient plongés dans les poches de son long manteau noir qui flottaient autour de ses chevilles à chacun de ses pas. Sa cadence était comme son état d'esprit actuel. Pensif et indécis. A vrai dire, cette période de calme mais bien sûr temporaire qu'elle avait cru établie n'était qu'une illusions. Tout n'était qu'un incessant compte à rebours. La mèche d'un pétard mangé par le feu, prêt à leur exploser à la figure à tout instant. En tant que chef, elle se devait d'être lucide, ne pouvant s'imaginer un instant qu'elle mènerait les siens à leur perte. Ils combattaient des êtres fourbes et rusés. Hélèna ne les sous estimait pas. Il serait idiot d'agir ainsi.

Formant un nuage de buée entre ses lèvres entre ouvertes, Hélèna s'immobilisa. Une odeur venait d'arriver à ses narines...Une odeur alléchante. Relevant la tête, la Damnée posa son regard ténébreux sur l'ouverture d'un club présent sur le trottoir d'en face. Des mortels de type masculin s'y regroupaient, avant de disparaître, engloutis par ce club bruyant d'une musique résonnante. Ils semblaient si nombreux à l'intérieur...L'odeur de chair ne pouvait que lui chatouillait les narines. Inspirant longuement l'air nocturne, Hélèna ne se tarda pas à se décider de bouger. En fait, elle avait envie de s'amuser.

Traversant la route qui la séparait de ce club dont elle ignorait encore la nature, Hélèna marchait maintenant d'un pas plus vif. La salive dans sa bouche augmenta de quantité. Ses mains n'étaient plus victimes d'une immobilité frappantes, commençant déjà à s'animer, se serrant et se desserrant en des poings. Ses yeux s'animèrent d'un éclat que la lueur du club augmenta lorsque sa lueur rougeâtre éclaira le visage de la Damnée. Le gorille de l'entrée la lorgna d'un regard qui débuta du début de ses cheveux roux à la pointe de ses chaussures, ne sachant si il fallait lui conseiller l'entrée pour les danseuses ou si il fallait simplement la laisser entrer. La vampire lui lança un simple regard avant que le garde ne s'active, et que d'un hochement de tête la laisse passer, s'efforçant de faire dissiper ces sueurs froides qui le prenait tout entier.
D'un pas lent et assuré à présent, Hélèna embrassa la salle du regard. Ce fut alors qu'un seul mot lui vint à l'esprit. Débauche. Elle apercevait ses femelles dénudées, déesses de cette religion qu'était le désir, attisant celui de leurs partisans qui suivaient du regard chaque courbe effectué par leurs corps désirables. Ils frémissaient tous dans un désir commun. Hélèna aussi frémissait. Dans ce club enfumé, l'odeur de la chair était partout. Elle se retenait de ne pas sauter sur le premier venu, tant l'envie était forte.

S'imposant au calme, ayant apprit à maîtriser ses impulsions depuis longtemps, Hélèna se dirigea calmement vers le bar, faisant abstraction du fait qu'elle était la seule femme du club dans le côté "public". Elle se commanda un Bloody Mary, tout en ôtant son manteau, découvrant son corsage en cuir ainsi que son pantalon noir. Sa race lui prodiguait une sensualité sans borne, et elle le savait bien. La damnée tourna alors ses yeux de félins vers les danseuses, tout en s'appuyant contre le comptoir d'une manière décontractée. Sa lèvre subit le passage de sa langue, caressant ses canines immaculés.
Ce soir, elle comptait bien oublier de ses soucis et s'amuser un peu...Et le sang était sa seule source d'apaisement. Surprenant, n'est-ce pas ?

[Premier post]

Quel est le pire écueil qui guette dans les eaux sombres d’une marée incessante ? L’ennui. Il se saisit volontiers de qui sait que ses jours ne prendront jamais fin, à moins d’une traîtresse rencontre avec une troupe de chiens aux crocs acérés, soumettant l’esprit à la torture des minutes s’écoulant avec lenteur, vides de sens et de pulsations vitales. Tout comme le cœur jadis humain qui demeurait désormais immobile dans sa poitrine, le temps cette nuit là paraissait stagnant et infiniment ankylosé au vampire qui battait le pavé à la recherche d’une quelconque distraction. Même la chasse ne lui procurait aucun frisson, pas la moindre palpitation dans sa chair froide ni de ces brumes fiévreuses à son regard métallisé… Il en allait ainsi certains soirs, malgré une nature prédatrice qui pourtant se réveillait volontiers à la moindre sollicitation des sens. Mais que voulez-vous, les pannes… d’inspiration ne sont pas que l’apanage des poètes maudits ou de scénaristes sans talent. Le réservoir d’hémoglobine de cette nuit avait eut beau donner sans se faire prier de ces regards emplis de terreur et de muettes supplications – trop effrayée pour hurler ou bien sachant qu’il était trop tard de toute manière – rien n’y avait fait, Vladimir s’était trouvé certes repu mais englué dans la désagréable sensation d’une répétition lassante de gestes qui perdaient curieusement de leur charme sous les auspices ternes de la langueur.
Ainsi, que restait-il au funèbre sire pour éviter de s’enfoncer plus avant dans les affres d’une déprime qu’il sentait de plus en plus envahissante ? portant déjà à sa nuque une tension annonciatrice d’une sévère migraine. Un soupir franchit la porte de ses lèvres, une seconde avant qu’un fin sourire ne vienne en ourler la peau fine et légèrement bleutée, comme celle d’un humain qui commencerait à trop souffrir de la bise mordante qui soufflait dans les rues désertées cette nuit d’hiver.

Luxure.

Le péché le plus séduisant pour quelqu’un de sa race, après l’orgueil qui était une seconde nature lui aussi pour ses créatures dotées d’une supériorité certaines sur ceux qui furent un jour leurs semblables. Plus de charme, plus de force et de superbe… Il n’y avait guère que les lycans pour trouver ces êtres écœurants et pitoyables, sans doute par jalousie et conscience de leur faiblesse, mais peu importait, la haine et le mépris étaient tout à fait réciproques. Cela faisait au moins un point commun entre ces deux factions ennemies depuis des temps si lointains que chacune d’elle avait probablement oublié la raison de la guerre qui les opposait, s’appuyant désormais sur des querelles personnelles enveloppées sous le couvert d’un intérêt général relativement mensonger. Le sieur Berlinski espérait fort n’en croiser aucun sur la route qu’il suivait vers un haut lieu symbolique du terme qui devait le sauver de l’ennui et lui apporter sur un plateau d’argent des plaisirs pas si éloignés de ceux qui avaient faillis à rompre le train-train habituel.
Les gorilles le laissèrent passer sans problème les portes de l’antre infernale, enfumée et moite, se nommant plus communément Strip-Club. L’air était saturé d’hormones et autres phéromones dégagées par les mâles en rut à la vue des fessiers dénudés offerts à leurs regards lubriques. Vladimir se détendit quelque peu en sentant l’atmosphère électrique et débauchée, quasi palpable dans sa lourdeur envahie de sueur, toute aussi charnelle que les hanches ondulantes des danseuses qui s’appliquaient un peu partout à tirer des billets des poches des clients qui eux… auraient bien aimé les tirer, selon les propres dires des mâles élégants avachis sur les banquettes du club. Echange de bons procédés où l’une des deux parties se faisait tout de même sacrément flouer. Mais un homme, tant qu’on flatte ce qu’il a dans le pantalon… perd rapidement tout sens du discernement.
Le vampire échappait toute fois à cette règle, le plus souvent. Non pas qu’il n’apprécie l’endroit et les charmes des créatures qui le hantaient, mais il lui fallait un peu plus qu’une paire de miches pour perdre la tête. Cependant, ce petit manège licencieux était suffisamment amusant pour que Vladimir décide de passer quelques instants de cette longue nuit dans les parages.

Lui qui désirait rompre la sinistre ronde temporelle dans laquelle il était englué, ne pensait tout de fois pas se voir exaucé avec autant de ferveur par le sort. Son regard balayant la large salle de part et d’autre, tomba sur une silhouette qui n’avait rien d’anonyme. Divinement serrée et sanglée dans un corset de cuir et un pantalon assorti, la dirigeante du clan vampire observait elle aussi les alentours, mais l’œil plus vorace que réellement pervers. La bouche de Vladimir s’orna d’un sourire franchement amusé cette fois ci, à l’idée qu’il allait pouvoir la taquiner un peu… vu le lieu entre autre choses. Ainsi, prenant soin de passer par le côté afin d’arriver sans qu’elle ne l’aperçoive d’emblée, le vampire slaloma entre les clients pour venir se coller contre Héléna, se saisissant de son poignet dans un même geste. Décidément rendu téméraire par l’envie d’animer un peu sa soirée, sans quoi telle plaisanterie ne lui serait jamais venue à l’esprit connaissant la… vivacité dont sa supérieure pouvait parfois faire preuve, il la tira de sorte à ce que ses lèvres puissent atteindre son cou, où il déposa un rapide baiser, avant de lui murmurer à l’oreille sur un ton exagérément suave :

- C’est combien chérie ?

Avait-il décidé de mourir le pauvre diable ? Point du tout, même s’il s’attendait parfaitement à une réplique sèche, voire venimeuse venant de sa compagne. Cela dit, l’endroit était plein d’humains, aussi se maîtriserait-elle plus volontiers qu’à l’ordinaire, le temps de se rendre de compte de qui l’accostait ainsi comme le pire des goujats.