Balade sanglante (PV Hélèna)

La journée touchait à sa fin pour les habitants de ... On les voyait s'affairer pour se dépêcher de rentrer dans leur jolie petite maison. Les rues n'étaient plus sûres ces derniers temps. Peu osaient encore s'y aventurer quand il faisait noir... Ils n'avaient pas tort. Des choses étranges se produisaient dans la ville. Des disparitions étranges, des meurtres cruels, horribles. Les victimes étaient retrouvée égorgée, massacrée. Tellement massacrée des fois qu'il en devenait même difficile d'identifier la personne. Les autorités avaient tenté de ne rien ébruiter de peur de semer la panique... Et pourtant, la peur et l'angoisse étaient presque palpables dans la ville.

Ce soir là, le sang allait à nouveau couler. L'assassin avait soif de sang. Il n'avait plus tué depuis deux jours et il avait envie de provoquer un réel carnage...

Sur un des plus hauts buildings de la ville, se tenait une ombre... l'assassin. L'ombre n'aurait pu être repérée par des yeux humains. Elle se tenait beaucoup trop haut et il faisait bien trop noir. Tout ce qui la trahissait était sa cape qui bougeait légèrement sous l'effet du vent. Mais cela ressemblait plus à un drapeau qu'à une cape pour un homme. L'ombre se tenait immobile, elle observait la ville, choisissant sa proie avec minutie.

D'ailleurs, elle croyait l'avoir repérée. A quelques ruelles de là... Un jeune, la vingtaine et sa bande de copains étaient en train de se pavaner dans les rues. Ils venaient de sortir du Technoir et avaient l'air bien ébréchés.

Doucement, à la manière d'un félin agile, elle descendit de l'immeuble. La paroi, elle ne la touchait pas plus de quelques instants. C'était tellement rapide que cela en devenait presque inhumain... Après tout, peut-être qu'elle n'était pas humaine?

Il lui fallut moins d'une minute pour retrouver la trace du groupe de jeunes. Plus elle s'approchait d'eux et plus un cri parvenait à ses oreilles. Cela ressemblait au cri d'une femme. Serraient-ils dont en train de s'amuser sans elle? Quel dommage...

Quand elle les retrouva, ils étaient dans un sombre ruelle. Une femme était bel et bien couchée par terre, un homme sur elle. Mais les cris qu'elle poussait ressemblaient plus à des cris de douleur que de plaisir. Plutôt au cri de douleur d'un viol... L'assassin ne comptait pas faire justice à cette femme, au non, son coeur était bien trop froid pour cela. Il avait simplement envie de faire couleur le sang. L'ombre avança doucement dans la ruelle, un léger bruit de hauts talons se faisait entendre. L'assassin serrait donc une femme? Un des hommes venaient enfin de remarquer qu'ils n'étaient plus seul. Il regardait l'ombre d'un air intrigué. Il ne distinguait pas son visage, mais au bruit des talons il avait lui aussi compris que c'était une femme. Il était déjà en train de se dire qu'il pourrait aussi s'amuser avec elle, vu que son pote était en train d'épuiser la gonzesse et qu'il avait l'entrejambe qu'il le démangeait.

La femme au talon continuait à avancer dans la rue. Elle voulait attendre que tous les hommes la regarde avant de montrer son visage. Ce qui ne tarde pas tellement vu qu'à chaque pas qu'elle faisait, un des hommes se tournait dans sa direction. Même le violeur avait remarqué qu'elle était là. Quand elle ne fut plus qu'à une dizaine de pas elle s'arrêta. Doucement, elle détacha sa cape et la jeta sur le sol. Un magnifique corps de jeune femme apparut. Elle était vêtue de magnifiques vêtements en cuir noir et de longues bottes à hauts talons. Elle avanca encore un peu de sa démarche de félin.

- On peut t'aider Mlle? lui demanda le violeur

- Avec plaisir, gueule d'ange... Approche

Le violeur se leva et s'approcha d'elle. Dès le moment ou la pauvre avait femme avait senti que son violeur avait l'attention tournée, elle s'enfuit à toute jambe en priant pour que la nouvelle venue ai plus de chance qu'elle. L'homme s'approcha donc et posa ses hanches sur la sulfureuse jeune femme. Il l'attira vers lui et commença à l'embrasser figoureusement. Le corps de cette jeune femme était froid mais il était tellement sensuel... Et ses lèvres, oh mon dieu, elle étaient tellement douces... Le baiser s'accentuait, son envie avec. Il avait envie de la déshabiller, d'admirer son corps qui devait être aussi beau que son visage mais comment faire avec tout ce cuir?

Et puis, il sentit quelque chose d'étrange dans le baisé. Les dents de la femmes, elles étaient bizarre, comme pointues... Il s'arrêta de l'embrasser pour regarder ce qui se passait. De longues canines dépassaient de la bouche de la jeune femme. Son regard avait changé, il n'était plus joueur mais avide et cruel. Avant qu'il ne puisse dire le moindre mot, la femme avait planté ses crocs dans son cou et... aspirait son sang. Quand il tomba sur le sol, il était mort...

- Putain, mais qu'est ce que tu lui as fait?

- Je ne fais que m'amuser... Vous n'avez pas envie de jouer avec moi? Moi, j'en ai bien envie.

Deux longs Sais venaient d'apparaitre dans les mains de la jeune fille. Le groupe de jeunes se ressera, ils tentaient de se mettre en position de combat. Se demandant comment faire face à cette femme aux longues dents...

Quand la femme quitta la ruelle deux minutes plus tard, ce fut pour laisser un groupe de cadavres éventrés sur le sol. Un grand sourire ornait ses douces lèvres. Sa soif étaient étanchée.

La nuit tomba. Enfin.
Tandis que l'effervescence de la ville commençait à s'apaiser, quelques part, à quelques kilomètres de là, des résidents d'un manoir entier se réveillait d'un long sommeil, prêts à débuter cette nouvelle nuit qui s'offrait à eux. Une nuit d'abîme, une nuit d'horreur.

Les rues de la ville étaient encore bondés de quelques promeneurs tardifs ou encore de quelques jeunes qui s'apprêtaient à se rendre dans une fête, dans un des clubs qui pullulent dans cette ville insomniaque. Il faisait plutôt frais, et les réverbères étaient déjà allumés. Tous les passants qui passaient en dessous de leur lueur pâle possédaient le temps d'un instant le teint d'un cadavre, les yeux et les joues creusés d'ombres inquiétantes. Puis, ils reprenaient leurs couleurs une fois sortie de la flaque du lumière artificielle. Mais pas tous, du moins.
Bien que son visage fut recouvert à moitié d'une capuche, le bas de son nez ainsi que ses mains furent si blancs que la peau en parut transparente. Même de nouveau replongée dans l'ombre, sa peau conserva une blancheur immaculée des plus incroyables. Vu les splendides cheveux roux qui sortaient des deux côtés de sa capuche pour venir reposer sur sa poitrine, on faisait affaire de toute évidence à une femme. Elle se fondait avec une aisance inhumaine dans les ombres des bâtiments, passant inaperçu aux yeux des mortels. Elle était un courant d'air...Une brise des plus glaciales, mais fugace.

Cette silhouette encapuchonnée, dont son manteau lui tombait jusqu'au pieds était une personne très particulière. Une personne que beaucoup craignent, que beaucoup haïssent ou encore que beaucoup admirent. Une personne qui manie les siens d'une main de fer dans un gant de velours. Une personne qui marquera sans aucun doute à jamais les mémoires. Une personne connu dans le monde des immortels. Cette personne proclamée chef. Chef des vampires. Ce seigneur de la nuit puissant mais capricieux qui se permet de sortir de sa demeure discrètement, afin de parcourir les rues de la ville humaine, dans le froid glacial de cette nuit d'hiver. Que fait-il ici, à fouler le macadam de ses pas aussi discrets que ceux d'un félin ?

Il fallut le temps d'un battement de cil pour le perdre de vue. Juste le temps de l'apercevoir bifurquer sur la droite, puis de perdre sa trace. Une véritable brise...
Mais en réalité, notre chef avait prit position sur la corniche d'un immeuble qui dominait un passage nullement fréquenté, de part ses ténèbres inquiétants qui n'invite pas les honnêtes citoyens à l'emprunter. Les jambes suspendu dans le vide, immobile, telle une gargouille sculptée dans la pierre, la rigidité de sa position fut atténuée par les flottements légers de ses cheveux de feu. Son capuchon était toujours sur ses yeux, démontrant une bouche charnue dénué du moindre sourire. Sa tête s'inclina alors de quelques millimètres sur le côté, et elle aperçu un groupes de mâles humains qui s'engouffrèrent dans la rue qui reposait à quelques mètres sous ses pieds, prenant d'assaut une femelle solitaire. Les commissures des lèvres d'Hélèna s'affaissèrent. Ce que ces mortels pouvaient être répugnants. De vrais bêtes. Leur châtiment ne pouvait être que la mort, et ils avaient bien de la chance à être envoyé dans l'au-delà par des êtres aussi puissants que les vampires. Il est juste question du mérite à posséder un sang fortifiant...Mais parfois, Hélèna se dit qu'ils ne méritent pas mieux que d'être égorgé comme des animaux à l'abattoir.

Les cris de la femme violentée cessèrent alors, et Hélèna perçu une aura similaire à la sienne. Une aura vampirique. Elle vit une silhouette encapuchonnée, qui ne semblait pas avoir peur de s'annoncer avec autant de bruit, faisant claquer de cette façon ses talons sur le sol. Mais avant qu'elle ne dévoile son visage, Hélèna sut de qui il s'agissait. Sans bouger, elle observa le carnage de son maître d'armes, observant ces rivières carmins qui s'écoulaient sur le sol, miroitant sous la lueur de la lune. La chef des vampires passa sa langue sur ses crocs et prenant appui sur sa main, sauta alors en avant, atterrissant sans bruit sur le sol. Cassandra lui tournait le dos. Les mains le long de son corps, ses mains cachés sous ses manches bien trop ample, Hélèna ressemblait vraiment à une ombre. Seule la fin de son visage était visible...Et alors, ses lèvres s'ouvrirent enfin, laissant échapper quelques paroles d'un ton calme, si ce n'est résumé à un murmure....

J'ose espérer que cela ne tient pas de tes activités principales, Cassandra Andreï...

Des futilités pareille, ce serait tout de même honteux. Voilà d'ailleurs bien longtemps que Cassandra ne lui avait pas dit ce qu'elle fabriquait ces derniers temps. Regrettable que ce soit à Hélèna de le lui rappeler.

Sa soif était étanchée, mais son envie de massacre persistait. Elle aimait voir le sang couler, le regard angoissant de ses victimes qui la suppliait de ne pas les tuer... Les humains étaient des être tellement médiocres, surtout le genre d'hommes qu'elle venait de tuer. Ce genre d'hommes qui aiment attaquer en groupe pour se sentir plus fort. Mais qui fondamentalement ne valaient pas grand chose seul dans un combat. Surtout quand ils avaient passé la soirée à se saouler et à se droguer. La femme qui les avait tués, elle, elle adorait s'amuser avec ce genre de racailles. Même si son jeu préféré était quand même la chasse aux lycans... Ces être immondes qui ne méritaient que la...

-J'ose espérer que cela ne tient pas de tes activités principales, Cassandra Andreï...

Cassandra Andreï, oui, c'était bien son nom. C'était donc à elle que l'on s'adressait. C'était la voix d'une femme, elle ressemblait presque à un murmure... Une femme qu'elle connaissait, Hélèna. La Chef des Vampires, sa chef, celle qui l'avait nommée Maitre d'armes. Elle se retourna pour lui faire face. Continuer son chemin aurait été grossier et elle lui devait le respect même si la soumission n'était pas vraiment son fort.

- Toujours aussi discrète à ce que je vois.

Hélèna lui avait posé une question. Légèrement accucatrice, il était vrai. Mais une question de la part d'un chef de race, quelle qu'elle soit reste tout de même une question. Et ne pas répondre à un chef, surtout à un chef de la trempe d'Hélèna n'était pas du tout une bonne idée.

- J'ai passé la journée au manoir à m'occuper de tes jeunes recrues. Un peu de détente et d'amusement après une dure journée de travail peut bien m'être accordée, non?

Sa réponse était quelque peu insolente, elle le savait bien. Mais c'était la chose la plus correcte à répondre qui lui était passée à l'esprit. Elle aurait aimé rajouté que les nouvelles recrues étaient tout à fait médiocre mais cela aurait été trop loin. Elle se contenta juste d'accompagner sa phrase d'un magnifique sourire...

- Les rues sont bien vides ces derniers temps, les lycans se font rares. C'est dommage...

Ces stupides chiens étaient la seule choses encore un peu excitante à tuer. Le corps des humains étaient bien trop fragile, sans aucune résistance, autant au niveau mental que physique. Il suffisait d'un rien de cruauté de sa part pour les voir détaler à toutes jambes. Et ceux qui osaient rester regrettaient très vite leur acte quand elle leur cassait une jambe ou un bras... Les lycans, ses ennemis immortels étaient légèrement plus résistant. Quoi que, pas beaucoup plus que les humains. En plus, ils détéstaient l'acier et elle adorait les armes en acier.

Malheureusement, ces derniets temps ils se faisaient de plus en plus rares. Soit ils préparaient une énorme attaque, soit ils avaient décidé de ployer l'échine et d'admettre que les vampires étaient les plus forts. Le jour où cela arriverait, elle comptait bien demander la permission à Hélèna pour en faire leurs esclaves. Et elle savait déjà très précisément lequel elle prendrait comme esclave personnel... Bane West. Elle tuerait la petite espionne et s'amuserait à le tourmenter jusqu'à la nuit des temps

Mais le moment n'était pas venu de penser à la soumission de la race des lycans. Maintenant, elle devait s'occuper d'Hélèna. Elle n'avait pas du tout envie que sa chef commence à lui reprocher d'autres choses.

- As tu déjà décidé quand nous lancerons notre prochaine attaqua contre les lycans?

Cette nuit, maintenant, tout de suite... Voilà ce qu'elle aurait aimé entendre de la part d'Hélèna. La mort du groupe d'humains lui avait mit l'eau à la bouche, enfin plutôt le sang à la bouche.

Cassandra Andreï...Cette vampire recommandée par le seigneur Vladimir. Si ce n'était pour lui, Hélèna aurait très bien pu destiné le poste de cette femelle vampire à un autre. Manier des armes, tout les vampires le savent. C'était pour cette raison qu'elle espérait que cette Cassandra savait qu'elle devait faire plus d'efforts que d'autres, afin de pouvoir rester au-dessus de la masse. A la remarque familière de Cassandra sur sa discrétion, Hélèna murmura un très doucereux...

Pardon ?

Hélèna ne plaisantait vraiment pas, et il y avait intérêt à ce que cette Cassandra ne se répète pas. Elles n'étaient pas amies, et Hélèna ce soir là n'éprouvait aucune sympathie pour son maître d'armes.
Du sol s'élevait une odeur prenante de sang...De mort. Cessant alors de se tenir face à Cassandra, Hélèna inclina la tête vers les mortels défunts, et lentement, alla s'accroupir près d'eux. Une main blanche, longue et fine fit son apparition de sous la manche ample du manteau de la chef des vampires, et du bout des doigts, caressa la joue du violeur qui avait dépouillé cette humaine de toute sa fierté. Elle écoutait d'une oreille ce que lui disait Cassandra, ces mots qu'elle prononçait et qui vibraient de fierté et d'insolence. Lentement, le doigt d'Hélèna remonta doucement vers l'oreille du cadavre, et plus son doigt parcourait les millimètres de peau, plus du sang s'écoulait doucement de l'oreille du cadavre. Les yeux de la Damnée brillèrent d'un éclat rougeoyant sous sa capuche, et avec grâce, suivit avec le bout de deux doigts le filet de sang carmin. Ramenant sa main fine vers ses lèvres charnues, une langue apparut entre deux crocs immaculés, goûtant à ce nectar des plus divins. Elle ferma les yeux, et se laissa aller à cette sensation incroyable de pouvoir goûter au sang de ce jeune homme mort, alors qu'elle aussi l'était, d'une certaine manière. Morte. Hélèna était encore l'une des rares vampires à ne pas s'être lassé de cette sensation, à cet émerveillement presque enfantin.

La voix de sa maître d'armes s'éleva de nouveau dans la nuit, et doucement, les paupières pâles d'Hélèna s'ouvrirent de nouveau, dévoilant deux yeux sombres mais incroyablement perçants. Elle se redressa, dépliant sa longue silhouette dissimulée sous son manteau noire trop grande pour elle, et tourna la tête vers Cassandra. Ce mouvement de tête eut pour effet d'abaisser la capuche de la Damnée d'elle-même, glissant le long de sa tête, dévoilant son visage des plus sombres. Elle ne parla pas, se contentant d'observer Cassandra dans les yeux. C'était le genre de regard insondable que savait si bien faire Hélèna, ne laissant aucun indice pour vous permettre de deviner plus ou moins ce qu'elle pouvait bien penser en vous regardant ainsi.
De nouveau, un battement de cil. Un battement de cil, et elle n'était plus là.

Elle apparut à un mètre face à Cassandra, et d'une façon toujours aussi imprévisible, déposa sa main froide comme la mort sur la joue de sa maître d'armes.

N'apprends tu donc rien ?

Un regard profondément ancré dans le sien, et doucement Hélèna retira sa main de la joue de Cassandra. Elle savait que les contacts qu'elle faisait avec les autres les gênait ou les mettaient mal à l'aise. Seuls Lizzie et Nostra avaient droit à une attitude plus chaleureuse de sa part. Enfin...Ce n'était pas face à Hélèna qu'il fallait se plaindre aussi bêtement sur l'absence étonnante des lycans dans les rues de la ville. Si ils étaient absents, c'est qu'ils devaient certainement préparer quelque chose...Avec un chef comme Rufus, cela ne pouvait être que ça. Supposer autre chose serait mal connaître l'ennemi. Et donc, du reste, tout coule de source. Cassandra avait dit avec une légèreté bien trop agaçante qu'elle ne faisait que se détendre...Alors que quelque chose d'important les guettait. Non, ce soir là, Cassandra avait vraiment tout faux.

Replaçant sa capuche sur son visage, Le goût du sang se trouvait encore dans sa bouche, et cela ne pouvait que l'irriter encore plus. Elle n'avait pas encore chasser. Pour se calmer, Hélèna leva son poignet vers ses lèvres, y plantant ses crocs. Elle les retirer juste après, et tel un félin des plus sanguinaires qui était prêt jusqu'à s'auto-mutiler par lui-même, elle commença à lécher son propre sang. La question de Cassandra parvint à faire relever les yeux d'Hélèna de nouveau vers elle, s'arrêtant de lécher son poignet ouvert. Elle sourit légèrement, dévoilant des crocs tâchés d'un sang sombre et brillant...

A toi de me le dire.

Pardon ?

Aie! Hélèna n'avait pas apprécié sa remarque. C'était tout à fait normal vis à vis d'une remarque pareille et de la part d'une personne comme Cassandra qui aimait la provocation... Sauf que, pour une fois, elle ne faisait pas de la provocation. Elle n'avait réellement pas entendu sa chef. Elle s'était dit que la féliciter pour sa discrétion lui ferrait peut-être plaisir. Et ben non, cela n'avait fait l'effet escompté. Dommage... Et lui expliquer que ce n'était pas ce qu'elle avait voulu dire n'aurait pas servi à grand chose non plus. Elle se doutait bien qu'Hélèna ne la croirait jamais. Au contraire, elle penserait que la jeune maitre d'armes était à nouveau en train de se moquer d'elle et elle n'allait certainement pas apprécier. Alors autant se taire et ne pas prendre trop de risques...

Hélèna avait l'air de trouver le sang ainsi que le cerveau d'un des jeunes morts assez délicieux. Pendant qu'elle s'amusait, Cassandra s'amusait à manier ses Sais. Peut lui importait si Hélèna n'avait pas envie d'aller tuer ce soir parce qu'elle comptait bien s'amuser encore un peu.

D'ailleurs quand sa chef eut finit de s'amuser avec le cadavre du mort, elle se redressa pour lui adresser un de ses regards les plus noirs et un de ses plus insondables. Cassandra était normalement assez douée pour savoir ce que pensait les gens mais là... face à ce regard, elle ne savait quoi penser... Est ce qu'Hélèna était fâchée? Indifférente? Contrariée? Mécontente? Impossible à le savoir. Et ses réponses n'étaient pas beaucoup plus implicites.

N'apprends tu donc rien ?

Bien sur qu'elle apprenait, elle apprenait tous les jours. Chaque jour lui apportait son nouveau lot de connaissances. Elle apprenait dans tous les domaines, alors pourquoi est ce que sa chef s'était montrée tellement froide envers elle? Elle avait juste fait remarquer que les rues étaient vides et qu'elle s'ennuyait. Etait ce un crime? Un crime d'être franche et de dire ce que l'on pense? Non, pas à ce qu'elle sache. Alors pourquoi autant de rancœur de la part d'Hélèna?

Si elle avait pu, elle lui aurait certainement ressorti une remarque cinglante au nez, sauf qu'elle doutait que la vampire apprécie vraiment pareille réponse. Partir, la laisser seule aurait été amusant, mais partir aurait aussi montrer qu'elle lâchait prise. Qu'Hélèna gagnait le combat et cela, elle ne voulait pas que ça arrive. Partir aurait aussi mit sa place en tant que maitre d'armes en jeu. Elle savait que sa position était fragile. Tous les jeunes coqs du manoir ne rêvaient que d'une chose... prendre sa place. Elle avait juré à Vladimir que cela n'arriverait pas. Il avait bien trop confiance en elle pour qu'elle ose faire une bêtise qui mettrait sa place en danger. Elle s'était juré que si quelqu'un devait un jour la remplacer ça serrait parce qu'elle serrait morte...

La main d'Hélèna se posa sur sa joue. Elle était froide, froide comme le marbre. Froide mais tellement douce, douce comme la soie. Cassandra n'aimait pas qu'on la touche, qu'on s'approprie ainsi son corps sans qu'elle ne l'ai décidé. Les relations, n'avaient jamais vraiment été son fort. Lors des combats ou de ses soirées d'orgie cela ne la dérangeait que de manière minime car elle était maitre de la situation.

A toi de me le dire.

Réponse ambiguë, comme toujours. Ce n'était pas un oui, ni un non. Même pas une réponse entre les deux. Elle détestait ce genre de réponse... Autant laisser son intuition la guider alors. Surtout si Hélèna lui laissait le choix de la réponse. Autant en profiter dans ce cas là.

Suis-moi...lui dit-elle dans un simple murmure avant de tourner les talons

Les lycans n'avaient pas envie de se montrer? Tant pis, ça serrait elle qui irait à leur rencontre alors. A nouveau, elle laissa faire son instinct qui ne mit pas très longtemps à retrouver la trace d'une bande de lycans qui étaient passée dans le coin peu de temps auparavant. Elle se mit en route pour retrouver l'endroit où ils se cachaient. Elle ne prit par contre pas la peine de regarder derrière elle pour savoir si Hélèna la suivait. La réponse l'importait peu.

Où se retrouva-t-elle en suivant l'odeur des lycans? Juste au dessus d'une bouche d'égout, bien sur... Pas très étonnant de la part d'être inférieurs. Ce n'est pas eux qui auraient l'idée d'aller vivre dans un magnifique manoir. Non, ça jamais vu qu'ils n'avaient pas d'argent. Elle déboucha simplement la bouche d'égout qu'elle déposa sur le côté et sauta dans le trou et atterrit... dans une eau sale, verte et assez odorante. Mmmh, c'était de mieux en mieux. Elle était bonne pour aller se trouver de nouvelles bottes maintenant...

Après quelques dizaines de mètres à marcher dans la crasse elle finit par arriver près d'une grande porte en métal. De l'autre côté, elle pouvait entendre des voix, celles des lycans, elle en était sûre. Les mains sur ses Sais cachés en dessous de sa cape elle était prête à rentrer. Elle avait abaissée sa capuche pour qu'ils puissent voir son visage mais ses crocs étaient rentrés... enfin, du moins pour le moment. D'un violent coup de pied, elle enfonça la porte qui s'ouvrit sans aucun mal. Les lycans, assis autour d'une table firent presque un bond en l'air en la voyant arriver. Ils savaient qui elle était, son visage était inconnu à peu d'entre eux. Ils se transformèrent aussi vite qu'ils purent et attrapèrent de quoi se battre au passage. Ils étaient jeunes, elle le sentait. Le combat n'en serrait que plus facile et moins amusant. Ce n'était pas grave, elle avait toute la nuit pour laisser sa folie meurtrière l'animer...

Hélèna, ce soir là, n'avait ressentie aucune envie d'être sympathique. Pour qui, et pour quoi. Plongée dans des temps sombres pour sa race vis à vis de cette guerre, Hélèna était encore plus glaciale que d'habitude. Elle devait réparer les bavures des chefs précédents, d'être sans cesse sur ses gardes et qui plus est, vampiriser d'autres êtres humains, afin que leur race s'agrandisse.Son rôle était rempli de charges et de lourdes responsabilités, et il semblait qu'elle était la seule qui le remarquait. Cela bien sûr la plongeait dans une certaine solitude, mais c'était ainsi lorsqu'on est supérieur aux autres (=P) Et une fois de plus, Hélèna sut user de sa froideur et sa rigidité pour calmer du moins en apparence la fougue de sa maître d'armes. Il ne manquerait plus que cette jeune damnée en vienne à user de son infime patience qu'elle avait su rassemblée au cours de son repos avec ses remarques désobligeantes dont elle en semblait pratiquante.

Le sang de ces cadavres semblaient délicieux et titillaient l'odorat d'Hélèna, du moins, pour le peu qu'il en restait...Cassandra les avaient bien asséché...
Puis, la discussion, ou du moins le semblant de communication entre ces deux puissants vampires en vint aux lycans. Hélèna répondit à la question de Cassandra par une autre, ne lui ayant pas accordé le plaisir de trancher cela par une réponse claire. Autant savoir ce que sa maître d'armes avait dans les tripes, lorsqu'elle ne s'amuse pas futilement avec des humains en temps de guerre. Continuant de parcourir la fente de son poignet par sa langue, recueillant ainsi son sang maudit des dieux, Hélèna entendit la voix de Cassandra...Celle-ci formula un semblant d'ordre....Mais on put dire qu'elle répondit à la question de sa chef de cette façon. Hélèna ressentait l'aura de sa maître d'armes qui grandissait et se devenait meurtrière...Et c'était ainsi que la chef des vampires souhaitait savoir son maître d'armes. Sanglant et aussi affuté qu'une lame dégainée de son fourreau. Pas d'amusement. Pas de moment dédié aux tueries des mortels, si ce n'est pour chasser. Non, juste pourfendre la chair des lycans comptait. Juste ça.

Pour ce qui était d'Hélèna, si on fermait les yeux, on ne sentirait pas sa présence. Elle était semblable à un fantôme...Aucune énergie ne dégageait d'elle, et sa façon fluide et silencieuse de suivre Cassandra, avec son capuchon rabattu sur son visage lui procurait une apparence des plus troublantes à celle d'un esprit ou encore d'une ombre...
Laissant Cassandra retirait la plaque de la bouche d'égout, Hélèna tourna doucement la tête à droite, puis à gauche, et une fois sa maître d'armes engloutie dans les sous-sol de la ville, Hélèna disparut à son tour.

Ses pieds reçu par des centimètres d'eau malodorante, la damnée sentit de suite cette odeur de fauve. Instinctivement, ses crocs poussèrent bien plus, tandis que du sang s'écoulait doucement de son poignet ouvert, la suivant d'un filet carmin qui s'évanouissait dans l'eau, devenant fantôme d'une piste qui n'était que passé à présent.
Le fourreau accroché à la hanche d'Hélèna vibrait doucement, comme trahissant l'état de son propriétaire. Le fait qu'il versera du sang et qu'il tranchera de la chair...Faisant ainsi gicler ce sang sombre et maudit qu'Hélèna haïssait tant.
Au loin, elle entendit un bruit métallique. Cassandra qui venait de défoncer une porte. Bientôt des bruits de raclement de chaises et de cris résonnèrent dans les veines des égouts de la ville. Apercevant alors la silhouette de sa maître d'armes qui se mouvait autour des lycans, bloquant leurs attaques tout en leurs répondant avec une dextérité qui ne pouvait que demontrer son rang, Hélèna entendit subitement une voix rauque qui beugla pour celui qui pouvait entendre...

Les gars, il y en a un autre !!!

Alors, Hélèna s'arrêta. Elle avait automatiquement déployée une aura sanguinaire et violente..Mais inférieure à celle de Cassandra afin de les tromper sur sa puissance. Lentement, sa main plongea sous son manteau, et doucement une épée resplendissante fit son apparition, adressant un clin d'œil aux lycans lorsque la lumière effleura le métal de l'arme et Hélèna leva alors simplement un bras, l'épée face à elle. Ils étaient trois. Un muni d'une batte de baseball, le second armé d'un poignard et le troisième d'une arbalète. Le visage jusqu'à présent impassible d'Hélèna se vit armé d'un léger sourire en coin.

Tu ne ressortiras pas d'ici vivant, sale suceur de sang !!!

Hélèna murmura d'une voix douce...

Ah ?

Et sans prendre la peine de riposter, le lycan à la batte de baseball et au poignard s'abattirent sur elle tandis que le troisième resta en retrait, certainement en train de placer des flèches. D'un coup d'épée fluide, Hélèna coupa la batte de baseball en deux et tout en s'abaissant afin d'éviter le coup de poignard du second, elle éleva son épée vers la main qui maintenait l'arme, transperçant le dos de sa main de son épée, lui faisant lâcher le poignard. Le lycan hurla et Hélèna se redressa tout en retirant violemment son épée de sa main, ramenant la lame vers ses lèvres, léchant de son sang d'un calme désarmant. Celui à l'abalète avait suivit la manière dont le vampire avait désarmé si rapidement ceux des acolytes et donc sans attendre tira plusieurs flèches dans sa direction. Hélèna bougea rapidement d'un pas sur le côté et tête baissée s'approcha du tireur telle une ombre rasant le sol, évitant les flèches avec une aisance incroyable. Sans attendre, elle coupa la tête du lycan qui roula sur le sol, et avec une violence rare, se mit à découper ses membres en morceaux. Se retournant alors vers els deux qui ne savaient plus quoi faire face à un vampire si adroit et qui plus est armé, ils s'échangèrent un regard tandis qu'Hélèna leva de nouveau son épée vers elle, se remettant à lécher celle-ci...

Je vous attends...

Fluidité, souplesse, rigueur. Trois mots, trois mots qui résumaient bien la manière de procéder de Cassandra. Se battre en force n'était pas amusant. Où en était le plaisir? Nulle part... justement. Se battre par le force pouvait aider un temps, mais c'était la souplesse et la fluidité qui faisait la différence dans les combats de Cassandra. Ses ennemis avaient justement tendances à se battre par la force. Ils ne faisaient jamais très longue figure contre elle. Les jeunes lycans qu'elle affrontait était ce genre d'adversaire. Tout dans les muscles et par la force mais pas grand chose dans le cerveau et dans la fluidité de mouvements. Cassandra s'amusait, elle tranchait les tendons principaux, ouvraient les artères. Elle prenait plaisir à lire la frayeur montante dans les yeux de ses victimes. Elle aimait les voir s'angoisser en voyant qu'ils n'étaient pas à la hauteur de leur adversaire. C'était tellement amusant de les voir ses vider doucement de leur sang.

Sur les dix adversaires présents dans la pièce, cinq se jetèrent sur elle, tandis que les cinq autres allèrent s'occuper d'une autre ombre qui était près de la porte... Hélèna l'avait donc suivie et elle venait s'amuser avec sa maitre d'armes. Le mot "aider" n'aurait pu être utilisé précédemment. Non, on ne pouvait aider une maitre d'armes face à dix jeunes lycans sans beaucoup d'expériences. C'était une partie de plaisir, rien de plus. Hélèna y avait aussi été convié si elle souhaitait s'amuser. Mais en aucun cas pour l'aider.

Un premier lycan tomba sur le sol, la gorge grande ouverte, le corps remplis de nombreuses petites blessures. Son adversaire avait été trop téméraire, il avait tenté de la prendre par surprise par derrière pendant qu'elle s'occupait de deux autres lycans. Sauf que, malheureusement pour lui il n'avait pas été très discret. Cassandra avant senti que c'était son but et à l'ultime seconde, elle pivota souplement sur elle même avant de trancher la gorge de son adversaire. Les autres avaient été surpris par sa vitesse de réaction. Depuis le début, ils se doutaient que le combat serrait rude, mais là, ils se demandaient s'ils auraient ne serrait-ce que la moindre chance de parvenir à tuer une adversaire pareille. Surtout que l'autre vampire n'avait pas l'air beaucoup plus aimable. Les corps des lycans s'amassaient. Deux nouveaux vampires tombèrent sous le sais de Cassandra et deux autres chez Hélèna. Il n'en restait plus que un pour la jeune maitre d'armes et deux indécis en face d'Hélèna qui ne savaient pas encore si le moment était venu de se battre. Problème... il y avait dix lycans dans la pièce quand elle était arrivée. Et elle n'en voyait plus que 9 autour d'elle. Le dernier aurait-il été trop couard pour oser mettre sa vie de chien en danger? Avec eux, tout était possible... Mais son instinct lui disait qu'il n'y avait pas que ça.

Elle se chargea du dernier lycan qu'elle avait à combattre en vitesse. Elle aurait pu s'amuser encore longtemps vu qu'il était le dernier. Elle aurait pu s'amuser à le découper en petit morceaux, à lui couper une oreille, une main, trancher de nouveaux tendons et le voir tomber par terre d'épuisement... Mais, elle n'avait pas le temps. Elle lui planta son sais dans le coeur et n'attendit même que le lycan touche le sol pour se mettre à la recherche de son compagnon.

Hélèna, il y en a un qui s'est fait la belle. Rejoins moi quand tu auras finis, j'ai comme l'impression que nous allons découvrir des choses intéressantes.

Le fugitif avait l'air de s'être échappé par la porte de derrière. Son odeur était forte et fraiche, elle n'aurait aucune difficulté à le retrouver. Elle parvenait même à sentir sa peur de l'endroit où elle était. Son instinct ne l'avait pas trompé, elle sentait bien qu'il ne courrait pas juste par couardise, non. On aurait dit qu'il tentait de protéger quelque chose... Peut-être d'avertir le reste de la meute... La course fut longue dans les souterrains de la ville. Mais à chaque pas, elle se rapprochait, elle le sentait. Elle finit par l'apercevoir, il était au bout d'un couloir... Il y avait une porte. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle sentait que cette porte était décisive. Ce lycan ne pouvait pas la franchir, il n'avait même pas le droit de la toucher.. ne fut-ce que d'un seul doigt.

Elle n'avait pas beaucoup d'options. Il fallait réagir rapidement... Il restait moins de deux mètres avant que le lycan la touche. Il lui fallait encore une vingtaine de mètres avant qu'elle n'y arrive. C'était tout simplement impossible. A moins que... Elle n'avait qu'une seule chance, elle devait jouer le tout pour le tout...
Son sais apparut dans sa main. Elle visa, ajusta son tir et lança l'arme. Le sais se planta dans le dos du lycan, juste entre ses deux omoplates. Quand elle arriva près du corps, le lycan respirait encore. Elle ne s'en occupa guère, elle savait qu'il ne survivrait pas à la blessure. Autant le laisser souffrir le plus longtemps possible... Elle reprit simplement son arme.

Elle rentra dans la pièce avec discrétion. Elle ne savait pas encore ce qu'elle contenait... Autant être prudente alors. A sa grande surprise la pièce était vide. Mais au fond, il y avait un coffre, une sorte d'énorme coffre fort.

* Que peuvent bien cacher une telle bande de chiens *

Elle s'approcha du coffre et remarqua qu'il s'agissait d'un de ses coffres avec un code. Pff, quelle bande de chiens sans cervelle. L'ouvrir serrait encore plus simple... Il suffisait de savoir écouter... L'ouvrir ne lui prit donc pas plus de 30 secondes... A l'intérieur, il y avait un grand nombres de papiers. Des plans?

Elle se retourna, Hélèna venait d'arriver.

Je pense que tu devrais venir voir.

On dit qu'on ne lave pas du sang avec du sang, mais avec de l'eau.
Ces siècles d'histoires, tracés sur un parchemin tâché de sang brun. Confondu. Mais surtout versé. Qu'en était-il, véritablement, de tous ces immortels dont l'on eut guère le loisir de respecter leur distinction parmi ces rustres mutants, comparables à des bêtes de foires ?
Pourrait-on laver par nos larmes la disparition de toutes ces âmes Damnés ? De tout ce sang versé ? Répandu ? Bafoué ? Souillé ?

L'indignation de ces faits, immobilisait la silhouette de La Damnée, drapée de noir, qui portait au bout de sa main blanche, une épée tâchée de sang. Ce sang pour lequel tout son être criait "Plus !", que ses crocs aiguisés vibraient et grogner de ce même ressentiment à vouloir toujours "plus". Plus de ce sang noirâtre et maudit, faisant ainsi moins de ces lycans répugnants. Une splendide soustraction à laquelle Hélèna adorait s'y adonner....
Ils étaient ainsi faits.
Piégés. Immobilisés par cette simple présence. Traqués.
Hélèna ne s'était pas attendue à ce qu'ils s'approchent, bien que l'esprit d'une meute est bel et bien "L'union fait la force", or, là...Faiblesse et hésitation n'étaient que l'essence pur de leurs pensées. Vibrante d'une animosité grandissante, Hélèna ne put cependant être totalement aveuglée par les faits. Un ennemi sans combativité, n'était plus digne du moindre effort émanant du côté opposant. Qu'ils s'avouent vaincus, était une chose. Qu'ils commencent à s'enfuir, en était une autre.
Levant avec grâce son arme blanche vers elle, La Damnée la retourna simplement, dirigeant tout son être aiguisé vers ce fourreau accroché à sa hanche. Un "clic" s'ensuivit, délaissant ainsi son arme favorite dans un repos contraint, n'ayant eu aucun ennemi valable à combattre, ou dépecer.
Son manteau retomba dessus, et unifiée dans sa noirceur, Hélèna se tourna vers les jeunes lycans qui continuaient de courir, cherchant certainement exil ailleurs, pour leurs âmes en danger. Leurs âmes maudites à l'immortalité offusquante, qui étendait de par leur nom grossier, une ombre misérable sur le mot "Immortels", partagé avec ces Seigneurs des nuits, les vampires. Ils n'étaient voué qu'à disparaître. Ces canidés. Ces chiens.

Les deux lycans s'immobilisèrent subitement dans leur course, tout leur être crispé. Immobiles dans cet état d'esprit d'être piégés et à présent, vaincus. Dans un dernier souffle, leurs yeux se révulsèrent, tandis que leurs lèvres s'ouvrirent dans un cri que seul l'au-delà aura eu la malchance d'entendre. Etendus sur le ventre, ils laissèrent entrevoir sur leurs dos râblés et robustes un shuriken planté profondément, ayant déchiqueté leurs cœurs en une rotation de ses petits crocs d'acier. Hélèna les regarda simplement, observant ce filet de sang carmin qui fuyait l'être dont il fut prisonnier toutes ces années. Cette vision alléchante sur des cadavres encore chauds eurent l'effet des plus directs sur La Damnée qui fit entrevoir des yeux splendidement rougeâtres, et débordants de malveillance.
Mais une voix, l'extirpa de sa contemplation. C'était son maître d'armes. Délaissant alors le couloir dans lequel elle s'était trouvé, Hélèna passa sa langue sur ses crocs, caressant du regards les cadavres des lycans qui étalaient le sol, travail rapide de la jeune vampire.
Son passage était seulement annoncé par les doux bruissement de l'étoffe de son vêtements qui ondulait à quelques millimètres au-dessus du sol. Le passage de La Damnée n'était que mort et désolation.
Elle bifurqua alors dans la seule autre pièce présente. Cet endroit ressemblait à un petit local, qui semblait peu important aux yeux des dirigeants des lycans. Peu armés, difficilement en possession d'armes à feu, deux pièces uniquement...Quel était le but de cette installation si misérable...
Entrant dans cette pièce aux murs d'une couleur incertaine, effacé par les rides du temps, ils étaient craquelés par endroits, et défoncés par d'autres. Le sol était jonché de journaux, papiers et lattes de bois rongés tous par l'humidité. Le néon à sa lueur blafarde éclairait le tout dans une blancheur repoussante. Mais son maître d'armes semblait avoir trouvé le seul objet présent dans cette pièce digne d'intérêt. Un...coffre. Les yeux baissés sur ce dernier, elle l'observa un instant fixement, détaillant ces feuilles jaunies et cornés, qui ne semblèrent pas avoir été manipulés depuis un long moment déjà.
S'abaissantt face à ce dernier, les doigts de La Damnée coururent en une caresse sur le rebord du coffre en fer, s'apercevant que seuls ses doigts faisaient des traces dans la poussière. Donc, avant elle, personne n'y avait touché. Ne serait-ce d'un doigt. Pourquoi.
Elle observa un autre instant ce coffre, cette pièce, se souvenant alors de ces lycans armés d'une façon bien misérable, et alors, un pressentiment étrange fit irruption dans sa tête...

Calmement, Hélèna s'empara alors d'une liasse de papiers, observant ces derniers intensément, l'un après l'autre. Le silence était total, puisque la vampire ne daignait prononcer le moindre souffle entre ses lèvres closes. Plus le temps passait, plus elle faisait passer les feuilles avec de plus en plus d'impatience, avant de jeter brutalement celles-ic sur le sol, s'emparant du reste qui reposait dans le coffre avec violence. Maintenant, les feuilles volés dans la pièce et lorsque la dernière se fut froisser dans sa main crispée, Hélèna tremblait de rage.
Se redressant, elle fit face à Cassandra, semblant faire des efforts pour se contenir. Mais à quoi bon, lorsqu'elle représentait aux yeux de tous le chef le plus colérique de l'histoire des vampires.

Des recherches, hurla t'elle ! Ce sont des recherches sur nos races du point de vue biologique ! Entends tu ? Ces chiens font des recherches sur nos espèces ! Pour qui, pourquoi, dans quel but !??? Qu'est-ce qu'ils manigancent !

L'ignorer était certainement ce qui la frustrait le plus. Hélèna donna alors un violent coup de pied dans le coffre, qui se vit défoncé, prenant la forme du coup comme si cela fut de la pâte à modeler. Elle semblait à présent réfléchir, se mettant à marcher de long en larges.

Ces locaux ne sont pas sous la responsabilité de Rufus, ces lycans étaient bien trop mal armés et avertis pour garder ces papiers. Cela provient certainement de l'ordre d'Alex Miller. Mais pourquoi les garder, lorsque personne ne les touche ? Cela semble faire des mois que ces papiers s'y trouvent...Sans jamais en avoir demander recours. Pourquoi ? As t'il mieux sous la main ?

Tourmentée par les questions, Hélèna se retourna vers son maître d'armes. Elle semblait à présent bien plus posée, comme si l'étau de sa froideur s'était de nouveau refermé sur elle.

Je veux ce lycan, Cassandra.

Des recherches biologiques? Sur les vampires? Dans quel but? A qui étaient-elles destinées? Ces questions énoncées tout haut par la chef des vampires hurlaient tout bas dans le cerveau de la maitre d'armes. Elle ne comprenait pas. Qui pouvait bien avoir fait un tel acte? Elle allait devoir mener sa petite enquête pour y trouver la réponse. Surtout qu'Hélèna voulait qu'elle lui ramène le lycan.

Elle attrapa une des nombreuses feuilles qui avaient été répandus sur le sol. Elles contenaient des formules mathématiques bien plus compliquées que tout ce qu'elle avait jamais étudié à l'école. Un scientifique, cela ne pouvait être que ça. Qui d'autre aurait été en mesure des recherches aussi poussées. La jeune vampire avait tout de même encore quelques notions de biologie. Les différents schémas présent sur la feuille qu'elle avait en main ressemblaient à de l'ADN. Il s'agissait donc bien de recherches biologiques. Et au dessus du schéma était inscrit le mot "vampire" de toute lettres et en majuscules. Ces expériences leurs étaient donc bien destinées. En examinant quelque peu plus la feuille, elle vit un nouveau schéma d'ADN. Au dessus de celui ci ne figurait plus le mot "vampire" mais bien celui de "lycan"...

Hélèna, je crois que nous ne sommes pas au bout de nos surprises. La personne qui a fait ça ne s'est pas arrêté aux recherches sur les vampires, il y en aussi sur les lycans.

Ces recherches étaient réellement des plus troublantes. Ce que la jeune maitre d'armes trouvait des plus étranges étaient l'emplacement de ces recherches. Elle ne comprenait pas du tout ce qu'elles faisaient dans un endroit pareil. Une dizaine de lycans seulement pour surveiller ces recherches. Si ces recherches avaient été faites sous la demande de Rufus, le chef des lycans, il n'aurait jamais été aussi facile de mettre la main dessus. Elles auraient certainement été mises à l'abri dans le QG des lycans. Gardes par des lycans qualifiés et à l'abri des regards indiscrets.

De nouvelles conclusions pouvaient donc être tirées. Il s'agissait d'un lycan possédant des très importantes connaissances scientifiques et qui avait visiblement agi sans mettre le chef de meute au courant. Il ne fallait pas non plus oublié que ce lycan devait certainement être un Maitre Lycan pour être en mesure de se procurer tout le matériel nécessaire et de demander à de jeunes recrues de surveiller le produit des ses recherches. Un seul lycan correspondait à de pareilles conclusions.

Alex Miller, le scientifique fou...

Si c'était bien lui, le lycan qui avait procédé à ces expériences. Cassandra avait de bonnes raisons de se faire du soucis. Ce qu'elle savait à son sujet, elle le savait à travers de nombreuses rumeurs qui couraient dans le manoir. C'était un fanatique religieux. Peu apprécié par ses pairs, il passait la plupart de son temps dans son laboratoire à procéder à des expériences diverses. Qui sait, peut-être qu'il s'était pris une nouvelle lubie et que ne sachant plus quoi faire, il avait décidé de commencer des recherches biologiques sur les vampires et les lycans.

Visiblement, Hélèna était parvenue aux mêmes conclusion que sa maitre d'armes. Et tout comme Cassandra, elle bouillonnait de rage.

Je veux ce lycan, Cassandra.

Magnifique. Elle n'allait même pas devoir se battre pour avoir l'honneur de traquer cette bête. Hélèna la lui offrait sur un plateau d'argent. Elle n'allait certainement pas raté cette occasion.

Je te promets que tu ne seras pas décue.

La traque pouvait commencer... Plus rien ne la retenait ici. Elle adressa un léger signe de tête à Hélèna pour la remercier de cette nouvelle mission. Les recherches ne lui serrait d'aucune utilité à présent. Elle était sûre de qui en était l'investigateur. Elle remit sa capuche sur son visage et s'en alla. Aussi silencieuse qu'un ombre. La traque avait commencé...